Le risque qu’un piéton soit percuté est accru à la descente d’un autocar ou d’un train, dès lors que son attention est détournée par l’usage de son smartphone. La Région Occitanie et liO lancent une campagne de sensibilisation.
Les dangers du téléphone, ce n'est pas qu'en conduisant !
Le smartphone n’est pas dangereux qu’au volant : il l’est également lors de la traversée de routes ou celle de voies ferrées. Si SNCF est responsable de la sécurité de ses voyageurs, la Région Occitanie, en charge du transport scolaire et interurbain de voyageurs, a décidé d’accentuer les opérations de sensibilisation à destination des jeunes usagers des trains et cars de son réseau liO.
Le risque d’accident se voit démultiplié lorsqu’un piéton est totalement coupé du monde extérieur par des écouteurs fixés à ses oreilles. L’usage du smartphone devient un danger au moment même où son propriétaire devrait, au contraire, faire preuve de la plus grande vigilance vis-à-vis des véhicules et trains qui circulent, en le privant de ses sens (vision et audition). Les jeunes sont les plus exposés, en particulier aux points d’arrêt des cars, comme sur les quais de gare. Ainsi, en 2022, sur les 88 accidents comptabilisés en France par l’Association Nationale pour les Transports Éducatifs de l’Enseignement Public (ANATEEP), un enfant a perdu la vie et six ont été hospitalisés. L’ANATEEP tirait en conséquence la sonnette d’alarme : « Les résultats de cette année 2022 montrent en particulier la dangerosité que peut représenter le point d’arrêt » où ont été constatés les accidents les plus graves.
Les jeunes sont désormais presque tous équipés d’un smartphone. « Déjà en primaire, de nombreux écoliers en possèdent un », rappelle Laurent Alvarez, un des contrôleurs du Service régional des mobilités liO du Gard. Avec cinq de ses confrères, il se rend donc dans les classes de CM2, de 6e et de 5e, pour sensibiliser écoliers et collégiens aux règles de sécurité qui s’imposent, non seulement à la montée et à la descente de transports en commun, mais aussi à bord.
Des actions de sensibilisation menées auprès des publics scolaires
Interdiction de se bousculer aux points d’arrêt et de jouer sur les aires réservées aux autocars… Nécessité de rester en retrait du véhicule jusqu’à son arrêt complet, et de ne pas traverser la route ou la voie tant que l’autocar ou le train n’est pas parti… Si, chaque année, le règlement est envoyé aux familles, pour autant Laurent Alvarez et ses confrères rappellent systématiquement aux jeunes quels sont les consignes à suivre et les bons comportements à tenir. Dans chaque département, le service régional de transport liO dispose ainsi d’équipes mobilisées sur le terrain pour faire passer les messages de sécurité. « Nous essayons de déployer des opérations de sensibilisation dans tous les établissements scolaires », confirme Frédéric Gallart, du Service régional des mobilités liO de la Haute-Garonne. Lors de ces interventions, un film est diffusé, présentant les bons et mauvais comportements, et est suivi d’un temps d’échange avec les élèves et d’une mise en situation à bord d’un autocar. Un travail de fond est notamment engagé avec les classes de 6e, consistant en un exercice d’évacuation d’autocar, avec rappel des éléments de sécurité à bord. En cas d’indiscipline constatée sur un secteur géographique, les coordonnateurs interviennent également directement sur le terrain, dans les autocars et les établissements qu’ils desservent, pour sensibiliser de nouveau aux règles à respecter en matière de sécurité. « Nous rappelons sans cesse que les voyageurs doivent monter et descendre du véhicule seulement quand il est totalement arrêté, qu’ils ne doivent pas s’appuyer dessus ni se précipiter sur les portes d’accès, qu’ils doivent monter et descendre calmement et attendre le départ de l’autocar pour traverser afin d’avoir la meilleure visibilité », complète Frédéric Gallart.
La sécurité dans les transports scolaires représente un enjeu essentiel. C’est aussi pourquoi, en plus des actions quotidiennes de ses équipes, le réseau régional liO a décidé d’engager à partir d’octobre une campagne de sensibilisation sur les réseaux sociaux. Lancée à destination des élèves du collège au lycée, des parents d’élèves et de tous les usagers des lignes commerciales, elle s’articulera autour de deux vidéos très courtes, qui suggéreront le drame sans jamais le montrer, sous cette accroche : « 10 secondes suffisent… pour que des vies se brisent ».