Fabriqués en Occitanie et financés totalement par la Région, ils approvisionneront dès la rentrée prochaine l‘épicerie sociale UT1-ESOPE, ouverte par la Banque Alimentaire de Toulouse et l’Université Toulouse Capitole pour venir en aide aux étudiants en situation de précarité.
Une initiative porteuse de sens ! Installée sur le campus de l’Université Toulouse Capitole, au centre de Toulouse, l’épicerie sociale UT1-ESOPE sera approvisionnée dès la rentrée prochaine par deux vélos cargos qui collecteront les denrées alimentaires auprès des commerces du cœur de ville, afin de les distribuer à prix très doux aux étudiants en situation de précarité. Créée par la Banque Alimentaire de Toulouse et sa région, en partenariat avec l’Université Toulouse Capitole, cette épicerie a été ouverte en février 2022, et fonctionne sur la base de critères sociaux.
Les étudiants doivent déposer une demande en ligne, indiquant leurs charges et leurs ressources, sur le site www.ut1-esope.fr. Une fois leur dossier validé, ils peuvent alors effectuer leurs courses durant un semestre, renouvelable en fonction de leur situation, à des tarifs allant de 10 % à 30 % de la valeur marchande des denrées proposées en magasin traditionnel.
L'impact de la crise Covid se fait toujours ressentir
Depuis la crise sanitaire, la précarité étudiante s’est sensiblement accrue. Rien que sur l’année 2022-2023, pas moins de 1 500 étudiants avaient bénéficié des services de l’épicerie sociale, et leurs rangs ne cessent de grossir… Pour faire face à la hausse exponentielle des demandes, la Banque Alimentaire a donc décidé de faire appel à un plus grand nombre de donateurs. Jusque-là, elle collectait les denrées alimentaires principalement dans les commerces situés en périphérie de la ville.
« Compte tenu de la situation géographique de notre épicerie, nous avons eu l’idée de mobiliser les commerces et les marchés du centre-ville, tout proches. Nous devions de ce fait utiliser deux vélos cargos pour collecter les denrées. Et cette solution répondait à une autre valeur qui nous est chère : la mobilité douce », explique Zélia Cavalerie, la responsable de la communication de la Banque Alimentaire, association qui fournit 120 associations en Haute-Garonne, Ariège et Tarn-et-Garonne, et qui aide au total 30 000 personnes chaque semaine, dont la moitié a moins de 25 ans.
La création de l’épicerie ayant été soutenue par la Région, la Banque Alimentaire s’est à nouveau tournée vers elle pour pouvoir s’équiper de deux vélos cargos. La Région a immédiatement donné son accord et pris à sa charge l’acquisition des vélos cargos, pour les mettre à disposition de l’association. « Le projet n’aurait pas été possible sans son soutien », observe Zélia Cavalerie. C’est que le projet coche toutes les cases de la stratégie de la Région : décarbonation de la mobilité, lutte contre la précarité, réduction du gaspillage, égalité des chances, réemploi et économie circulaire.
Des vélos cargos électriques permettant de maintenir la chaîne du froid
Les vélos cargos, propulsés par un moteur électrique, sont tous deux fabriqués par deux sociétés toulousaines : Botch Cargo Bikes et le groupe Actia, en particulier son département Micromobilité (voir encadré ci-dessous). En cours d’assemblage, ils seront testés pendant l’été, avant d’être mis en service à la rentrée universitaire 2024.
Grâce à cette solution, la Banque Alimentaire pourra collecter davantage de produits frais : « viandes, poissons, plats préparés, yaourts, fromages… », énumère Zélia Cavalerie, dont l’association a mis en ligne ProxiDon, une plateforme de collecte de leurs surplus et invendus encore consommables auprès des donateurs situés à proximité. Ces denrées seront, enfin, collectées par des salariés en insertion de la Banque Alimentaire, afin de les remettre sur la voie de l’emploi durable. Une initiative qui répond vraiment en tous points aux valeurs de la Région.
Botch Cargo Bikes, la nouvelle vie des vieux vélos
Installée depuis 2021 dans le quartier des Minimes à Toulouse, Botch Cargo Bikes fabrique des vélos cargos sur mesure et surcyclés (upcycling), un procédé qui consiste à valoriser des matériaux de réemploi. La société utilise ainsi d’anciens cadres de vélo en acier qu’elle reconditionne et adapte pour les greffer à une partie avant du cargo, elle-même fabriquée en amont à la main. En outre, ses fournisseurs en matières premières sont presque tous installés en Occitanie, dont Actia. « Nos vélos cargos à assistance électrique peuvent transporter jusqu’à 100 kg et ils disposent d’une autonomie de 70 km à pleine charge », souligne Thomas GRAS, l’un des trois créateurs de l’entreprise avec Jean Lagard et Alexis Ayrault.
Actia Micromobilité, le spécialiste de l’assistance électrique
Spécialiste des solutions d’assistance électrique intelligentes pour les déplacements décarbonés en milieu urbain, Actia Micromobilité équipe les deux vélos cargos d’un moteur moyeu électrique qu’il a conçu et développé. Doté d’une puissance de 60 Nm, il est associé à un capteur de couple destiné à adapter automatiquement la puissance à fournir en fonction de la pression exercée par le pilote sur les pédales du vélo. Un gage de confort et de sécurité. « Ce capteur permet un meilleur contrôle du pilotage », souligne Hervé Dufresne, le directeur des ventes et du marketing d’Actia Micromobilité.